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Le régime informationnel - solutions à la surconsommation d'actualités

Dans le passé, l'information était la plus précieuse des choses car seulement un cercle restreint de personnes y avait accès. Les nouvelles arrivaient une fois tous les jours par les journaux, plus tard à des heures fixes par la radio ou la télé. La communication longue distance pour la plupart de la population avait un coût prohibitif. Aujourd'hui les choses se sont inversées et on est noyé dans un déluge d'actualités et d'opinions. Ce n'est plus l'information, mais notre attention qui a plus de valeur.

Trop de bruit, trop d'information sans valeur et un abondance de contenu vide qui nous laisse toujours plus affamés d'en consommer plus, d'y revenir plus souvent, sans nous donner grand chose en retour. Le résultat : un nombre croissant de personnes avec des troubles anxieux car on a peur de louper quelque chose en se déconnectant. Il est plus facile que jamais de rentrer dans la boucle d'actualités sans s'en rendre compte : on lit l'article dans le journal de notre préférence, ensuite on enchaîne avec les diverses opinions d'experts pour finir dans les trous sans fond des réseaux sociaux pour prendre le sentiment général du groupe qui partage nos valeurs. Des pratiques malsaines comme le doom scrolling (consommer un contenu en sachant en avance que cela nous deplaira ou la hate reading (lire un article avec l'intention de le critiquer ont fait leur apparition lors des 10 dernières années.

On a tendance à consommer beaucoup trop d'information, souvent d'une qualité douteuse qui n'améliore pas notre vie, bien au contraire. On accorde notre attention (la chose la plus précieuse, comme mentionné précédemment) à des choses qui soit n'ont pas d'importance soit sont hors de notre contrôle, donc il n’y a aucune raison pour les suivre de près. C’est inutile de suivre de près tous les scandales politiques si de toute façon on ne compte pas passer à l’acte en nous saisissant de notre pouvoir de citoyen. Pareil, suivre la vie dans le moindre des détails de notre influencer préféré n’enrichit nullement notre vie.

Avec le covid toutes ces tendances se sont accentuées, on essaie de garder le contrôle sur les événements en exacerbant notre consommation d'information en quête des réponses qui n'existent pas. Au bout d’un certain point, toute information cesse d’être utile, même au milieu d'une pandémie. Pour revenir à la normalité, les solutions sont semblables aux celles qui s’avèrent efficaces pour les excès alimentaires. Il faut envisager trois aspects simples: quoi, combien et combien.

Ce que l'on consomme

Avec l'avènement des réseaux sociaux, il est de plus en plus fréquent de lire ou regarder les choses qui nous sont servis par ces derniers dans les feeds, sans vraiment réfléchir. A l'heure du déjeuner vous ne commandez pas le premier repas sur lequel vous tombez sur UberEats, alors pourquoi feriez-vous ainsi avec les contenus en ligne ?

Chercher consciemment des sources crédibles et de qualité est plus important que jamais. C’est la capacité de chercher, filtrer et utiliser l’information qui sera une aptitude de plus en plus importante. Savoir chercher, filtrer et utiliser l’information, voilà une aptitude qui deviendra de plus en plus importante. Un feed reader comme Feedly où on peut collectionner et lire des publications sur des sites divers en un seul endroit est plus que bienvenu. Il y a un vrai besoin de sources équidistantes, informées et qui prennent leur temps avant de publier. Soit on construit une telle liste nous-mêmes à l'aide d'un feed reader, des listes catégorisées sur twitter et du contenu autrement filtré à notre gré, soit on souscrit à un service qui le fait pour nous comme Brief.me. Il s'agit essentiellement d'une newsletter curatrice d'information. Un groupe de journalistes recueillent les actualités, ils vérifient la validité des informations, font un tri et expliquent une fois par jour ce qui est important. Ce sont souvent des services payants et tant mieux, comme cela on peut s'assurer que l'information reste le plus équidistante possible.

Combien

Combien d'information consomme-t-on ? Une journée où on ouvre la page de notre journal préféré toutes les 30 minutes n’est ni agréable, ni productive. Après avoir dépassé un certain seuil, chercher et consommer plus d'information n'est plus utile, au contraire, cela peut nous rendre plus anxieux. A moins qu’on ne joue à la bourse, il n'y a pas de changements vraiment importants au bout de 12 voire 24 heures. On le voit bien à travers l'exemple de Covid, les informations réellement intéressantes, validées et expliquées sortent seulement une fois par jour.

Quand

Nous imposer un horaire et des limites temporelles peut nous aider à la fois à éviter de nous surcharger d’informations inutiles et à s'assurer que l'on trouve le temps pour les choses vraiment importantes. On peut nous imposer par exemple de lire les actus seulement 30 minutes par jour, cela nous poussera à aller à l'essentiel, sans qu'on ait le temps de tomber dans le doom scrolling. On peut passer par nos sources d'informations dans leur ordre de l'importance, pareil avec nos mails et messages.

On peut créer une hiérarchie entre les tâches que nous devons accomplir pendant la journée. Avant de lire les journaux ou nos mails, commençons par les choses essentielles. Notre capacité de concentration sera augmentée si on évite de charger notre cerveau des soucis de la journée. Cela évite que l'on passe dans un mode réactif, où on privilégie l'ordre du jour des autres au lieu du nôtre. Pareil, avant le coucher, une fois que l'on ne peut pas ou l'on ne veut pas traiter les informations qui arrivent c'est mieux d'arrêter de consulter notre boîte mail, pour ne pas charger notre cerveau des stimuli auxquels nous ne réagirons pas de toute façon.

Bien évidemment, ce sont des exemples un peu poussés à l'extrême et ils ne se prêtent pas pour chaque travail, mais en en appliquant juste quelques-uns on peut déjà largement améliorer nos habitudes de consommation, changer en mieux la manière dont on utilise nos écrans et au final améliorer notre vie.